Kerian Portebois fait partie de cette nouvelle génération de musiciens bretons qui apporte un nouveau souffle sur la scène musicale bretonne.
Jeune guitariste attaché depuis toujours à la Bretagne, Kerian Portebois est aussi un des fondateurs du groupe TAOUARH qui anime les festoù noz.
Quels sont tes liens avec la Bretagne ?
C'est une histoire comme beaucoup d'autres, l'histoire racontée par Morvan Lebesque, la découverte ou l'ignorance.
Mon grand-père a dû quitter la Bretagne à l'âge de 14 ans et a immigré en région parisienne.
Mais il a continué à écouter de la musique bretonne toute sa vie car il est resté très attaché à la Bretagne.
Alors dans mon enfance, j'ai écouté les frères Morvan, les soeurs Goadec ainsi que Tri Yann et Alan Stivell. Ma mère me parlait de fest-noz et de cette Bretagne lointaine pour moi.
On venant de temps en temps pendant les vacances mais cela ne m'évoquait pas plus que cela.
Et un jour, c'est la dévouverte
Oui, c'est un peu cela.
Je jouais de la guitare mais dans des répertoires rock et jazz. Cela faisait 2 ans que j'étais au conservatoire de Cergy-Pontoise quand je tombe sur des CD de Ar re yaouank, Carré Manchot, Brou-Hamon-Quimbert et Skedus.
Et puis un jour dans une session irlandaise, j'achète le CD "Hunter'S Moon" enregistré par Calum Stewart et Heikki Bourgault.
Ensuite, j'ai rencontré Heikki à Redon pendant la Bogue d'Or et nous avons immédiatement sympatisé.
Comme je m'éclatais moyennement en jouant du jazz, je suis venu au conservatoire de Lorient pour suivre le cursus DEM (Diplome d'Etudes Musicles) avec Philippe Janvier (ndlr : prof à BM). La première année, j'ai suivi les cours sans être vraiment dans le cursus examen et puis 3 ans plus tard, j'ai obtenu mon DEM.
J'avais aussi suivi les cours de Breizh Music (rires).
De là, vient la naissance de Taouarh
Le groupe a commencé à l’hiver 2017 à Lorient. J’ai rencontré le saxophoniste Arthmael Giraudon au conservatoire de Lorient. Pourquoi ne pas jouer tous les deux ensemble, moi à la guitare et lui au saxo.
Je lui ai parlé de mon envie de monter un groupe avec biniou/bombarde.
Il connaissait Armel Barazer, bassiste, qui était d'accord pour faire quelque chose ensemble. Nous nous sommes rencontrés à la tavernedu Roi Morvan et je lui ai fait part de mon souhait d'ajouter du chant dans le groupe.
A notre gauche, il y avait Elouan Le Sauze. On lui a proposé dans la soirée et cela l’a branché immédiatement.
Ensuite, j’ai contacté Maïwen Guillon que j’avais rencontré dans un fest noz pour jouer de la bombarde.
Le groupe était donc au complet.
Il y a eu quelques évolutions depuis ?
C'est la vie normale d'un groupe de musique.
Elouan a décidé d'arrêter l'année dernière pour de nouvelles aventures et c'est le chanteur Axel Landeau qui l'a remplacé.
Et tout dernièrement, William Nicolas a remplacé Maïwen à la bombarde.
Peux tu définir le style musical de Taouarh ?
Que de la musique à danser, du chant accompagné par la bombarde englobé d’une section cistre-basse avec un saxo ténor qui fait le lien entre les 2 pôles.
Cela tourne autour de thèmes traditionnels majoritairement et quelques compositions chantées ou sonnées.
On réalise une collecte de thèmes sur Dastum ou sur des CD et le choix définitif se fait à cinq. On met en place une suite et on adapte ensuite l’instrumentation pour tel thème.
Ensuite on tâtonne et on arrive à un résultat qui nous plait.
As tu d'autres projets enc cours ?
Je joue en duo avec le Arthmael, musique bretonne à danser et à écouter. On joue dans des Café-concert ou concerts en jardin.
J'ai aussi un duo avec Coline Genet qui est violoniste, avec qui on joue dans des bals folk en Bretagne et en France.
Je fais aussi partie d’un groupe “Menace d’éclaircie” qui tourne très bien.
C'est un groupe de fanfare de rue qui à 10 ans.
Depuis mon arrivée avec le changement d’équipe en octobre 2021, le spectacle a pris une dimension de spectacle de rue. Fanfare mais aussi un spectacle de rue avec une dimension théâtrale avec beaucoup de sketchs.